Qui sont les responsables de la diffusion?
Les responsables de la diffusion
lundi, 27 avril 2020

Par Ariane Coddens-Bergeron

Bien sûr, c’est la crise pour tous. Le Parminou n’y échappe pas, puisque nous avons fermé notre centre de création et travaillons chacun de la maison. Tous les membres du Parminou tiennent à réitérer leur soutien à la population et veulent faire passer le même message : on va s’en sortir, tous ensemble (sans sortir, il va de soi).

Mais puisqu’il faut bien se changer les idées, nous avons pensé vous faire visiter les coulisses du centre de création du Parminou, un secteur à la fois.

La visite commence, on entre par l’entrée principale au son des tambours et des trompettes, on prend le grand escalier double en colimaçon pour se rendre aux quartiers des «filles de market», comme on surnomme affectueusement les responsables de la diffusion. Vous aurez compris qu’il n’y a pas d’effets sonores quand on entre réellement au Parminou et que le grand escalier double en colimaçon est un simple escalier droit, mais il faut bien ajouter un peu d’effets spéciaux à cette visite mentale pour garder notre public attentif.

Le premier bureau lorsqu’on accède au deuxième étage, c’est celui de la grande dame de la diffusion et du développement, Louise Marquis. C’est grâce à elle et à son travail que le Parminou crée de nouveaux partenariats et tisse des liens avec de nouvelles clientèles. En fait, elle est à la source de la majorité des projets qui deviendront des spectacles. Cette joyeuse drille originaire de l’Abitibi peut compter sur un bagage bien rempli. Véritable touche-à-tout et ayant fait des études en musique, Louise a été tour à tour arrangeur et compositrice de musique, enseignante en musique au secondaire, organiste dans les églises, directrice musicale dans un théâtre, coordonnatrice d’un programme de cirque dans une polyvalente et responsable du développement d’un programme au cégep avant d’atterrir au Parminou comme codirectrice de la mise en marché et responsable du développement en 2011.

C’est l’emploi ayant eu la plus grande longévité dans la vie de Louise, parce que c’est celui qui lui ressemble le plus. Cette femme enjouée, pleine de vie, a développé un attachement fort pour le Parminou, puisque ce qui la fascine dans cette institution victoriavilloise c’est : «comment il a réussi à faire rencontrer une mission sociale et une mission artistique et en faire un mariage heureux, parfois incompris, mais combien intéressant et fascinant. Cette rencontre, il la provoque dans toutes ses créations. Ce n’est pas toujours parfait, mais c’est toujours passionné. Le Parminou, c’est un chat qui aime l’humain avec tous ses défauts, sans le juger… et qui lui brasse la cage un peu».


On peut dire que le hasard qui a fait qu’elle a été amenée à poser sa candidature par notre collègue Emmanuelle Nadeau, que nous visiterons plus tard et qu’elle connaissait déjà, est un beau hasard, puisqu’elle y trouvé chaussure à son pied (même si elle a l’habitude de se promener pieds nus dans le Parminou). Mais est-ce que le hasard existe réellement? C’est la question que Louise se poserait, en tant qu’existentialiste et penseuse notoire. Il faut vous dire que nos pauses café et dîners sont incroyables, remplies de discussions passionnantes. Mais je vous en parlerai plus tard, quand je vous ferai visiter la salle à dîner. Pour l’instant, sortons du bureau de notre lumineuse Louise et allons à côté.

Parce que juste à côté, c’est mon bureau. Orienté plein sud, il me garantit un teint hâlé à longueur d’année. Étant une nouvelle recrue du Parminou, je n’ai pas encore une année complète derrière la cravate. Mais ça viendra, puisque j’ai découvert en le Parminou une véritable institution qui me ressemble et qui partage mes valeurs artistiques et sociales. Mon parcours rempli d’expériences artistiques variées m’a ouvert les portes du Parminou au mois d’août 2019.

En effet, après avoir été diplômée en musique à l’Université de Sherbrooke et en interprétation théâtrale au Cégep de Saint-Hyacinthe, j’ai été comédienne et musicienne pigiste, travailleuse du domaine de la voix (doublage, narration, surimpression vocale) ainsi que professeure de musique et de chant, ‘’coach’’ de théâtre et metteur en scène. Comme j’ai vécu la tournée et le travail à la pige, je peux bien comprendre la réalité des équipes de jeu sur le terrain et ainsi bien coordonner les représentations.

Et comme j’ai eu ma propre compagnie de théâtre professionnel, j’ai appris les rudiments de la promotion, des communications et de la vente de spectacles, ce qui m’aide dans le volet promotionnel de mon travail. Chaque jour, je dois trouver de nouvelles façons de proposer nos spectacles disponibles pour les jeunes du secondaire. J’aime m’intéresser aux gens, à leurs histoires. C’est ce côté humain qui me pousse à chercher, à mieux connaitre les besoins des différentes clientèles, pour être en mesure de leur proposer les pièces qui leur conviennent le mieux et qui auront un impact significatif sur les jeunes.

On sort de mon bureau aux murs verts tendres pour se diriger vers celui d’Emmanuelle Nadeau, codirectrice à la mise en marché et responsable de la promotion au secteur social. Ce poste est la meilleure façon pour elle de mettre à profit sa grande expérience : non seulement elle est détentrice d’un diplôme en Technique de tourisme, mais elle a également été comédienne dans Watatatow (Séverine Gagnon, vous vous rappelez?), présidente du CA, metteur en scène et comédienne dans la Troupe de théâtre Les Cabotins de Thetford, comédienne pour le théâtre Les Bâtisseurs de Montagnes, agente de milieu pour la Commission Scolaire des Découvreurs, responsable des communications et de la mise en marché au Théâtre Les Gros Becs, enseignante en tourisme pour un groupe d’adultes en réinsertion sociale, agente de voyage, guide touristique et j’en passe! Croyez-moi, son savoir-faire en matière de promotion théâtrale est aussi étoffé que son C.V. !

Lorsque la crise sera passée et que nous pourrons recommencer à faire la promotion de nos spectacles, cette passionnée, cette femme de cœur et de rigueur puisera dans l’expérience acquise pendant ses 12 ans au Parminou pour relancer la machine. Le théâtre, elle l’a dans le sang, elle est tombée dedans quand elle était petite : c’est son père qui a cofondé les troupes Les Cabotins et Les Bâtisseurs de Montagnes. Son poste au Parminou semble avoir été conçu sur mesure pour elle, puisqu’il sollicite tous les acquis qu’elle a accumulés au fil de ses nombreux emplois. Nous sommes en crise, mais nous sommes entre bonnes mains, je vous le dis.

En sortant du bureau d’Emmanuelle, on fait volte-face, parce que cette visite ne peut pas se terminer sans mentionner Caroline Bergeron, directrice de tournée et adjointe artistique. Si les responsables de la diffusion peuvent vendre autant de spectacles par année, c’est que Caroline peut coordonner les allées et venues des équipes de jeu telle une véritable Yannick Nézet-Séguin, orchestrant savamment le tout sans fausse note. Caroline est arrivée au Parminou il y a 15 ans, enceinte de son premier enfant, désireuse de revenir s’établir dans sa région natale après avoir travaillé dans le milieu du spectacle et du cinéma à Montréal, grâce à son diplôme en production du Cégep de Saint-Hyacinthe. Elle a porté plusieurs chapeaux : habilleuse pour la télé et le cinéma, régisseure de plateau et de loge pour des spectacles en tournée, conceptrice et réalisatrice de costumes et d’accessoires pour le théâtre, peintre scénique et accessoiriste pour le cinéma. Au Parminou, Caroline est le grand manitou de la planification de tournée, puisque c’est elle qui réserve les hébergements pour les équipes de jeu, qui peuvent se rendre aussi loin que Blanc-Sablon ou même Bruxelles (!), qui trace les trajets vers les lieux de diffusion et qui gère toute la paperasse administrative ayant rapport aux artistes contractuels. Fine communicatrice, elle s’assure également de maintenir des bonnes relations avec les différentes associations avec qui nous devons faire affaire : l’Union des Artistes et l’Association des Compagnies de Théâtre, pour ne nommer que celles-là. Il n’y a pas à dire, Caroline est une soie et sa pétillante gentillesse et sa compréhension de l’humain font d’elle la personne toute désignée pour commander les allées et venues de cette bourdonnante ruche qu’est le Parminou.

Pour le moment, c’est la fin de la visite, puisque je vous ai dressé le portrait de la dynamique équipe de diffusion et de mise en marché, l’équipe responsable de faire en sorte que les spectacles soient joués dans le plus d’endroits possible. Nous sommes des femmes passionnées par notre métier, par le Théâtre Parminou et sa cause. Tellement passionnées dans le cas de Louise et d’Emmanuelle, qu’elles font respectivement des allers-retours Disraeli-Victoriaville et Thetford-Victoriaville pour venir travailler chaque jour. Parminou, quand tu nous tiens ! Dans la prochaine chronique, vous rencontrerez l’équipe de production, de charmantes personnes qui font de la conception scénique et technique leur métier.

On descend les escaliers et on ressort, au son des cuivres et des timbales (imaginaires, pour garder votre attention jusqu’à la fin, il va sans dire). Blague à part, nous avons la chance d’avoir un milieu stimulant et de pouvoir faire bénéficier la communauté de notre art grâce à notre théâtre d’intervention. Au sortir de cette crise, le Théâtre Parminou continuera d’émerveiller, de faire réfléchir, de faire rire. Parce que le théâtre est nécessaire et qu’il est un outil de sensibilisation et de mobilisation. Et surtout, le Parminou continuera de faire rayonner Victoriaville, la région qui l’a vu naître et s’établir.

Texte publié dans la Nouvelle Union, partenaire du Parminou 

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